Née en 1948 à Khemis Miliana près d'Alger, Houria Niati a vécu une partie de son enfance sous l'occupation française. A l'âge de 12 ans, elle fut emprisonnée pour avoir écrit des slogans anti-français sur des murs. Cet incident laissa en elle une profonde cicatrice et influença son travail ultérieur.
L'une de ses célèbres peintures, une composition en cinq tableaux intitulée "Non à la torture", présentée en 1982, est une déconstruction du célèbre tableau d'Eugène Delacroix "Femmes d'Alger dans leur appartement". Mutilant et amputant les corps de ces femmes, Niati a inséré ses propres idées de la représentation de la femme algérienne. "En Algérie, les femmes luttaient et mouraient", a déclaré Niati lors d'une interview publiée sur Awsa.net. "Elles étaient torturées. Les femmes arabes de Delacroix étaient à moitié nues … [Dans] sa peinture, [la] souffrance, la torture, la répression, le malheur… [n'étaient] pas représentés."
Houria Niati, vit à Londres depuis longtemps, mais son parcours passe par la Grande-Bretagne, l'Europe, les Etats-Unis, le Proche-Orient et l'Afrique du Nord, et on peut citer quatre grandes expositions itinérantes : "Forces of Change : Artists of the Arab World" (USA, 1994-1995), "Cross/ing : Time. Space. Movement" (USA, 1997-2000), "Dialogue of the Present" (Grande Bretagne, 1999-2000) et plus récemment "Harem fantasies and the New Sheherazades" (Espagne, France, 2003).
L’année 2005 a débuté pour Houria Niati par l’exposition "3 Women" qui réunissait en outre les travaux de l’Irlandaise Aine Scannell et de l’artiste d’origine indienne Amarjett Nandhra. Conçue par l’Autrichienne Andrea Tierney, qui donnait à voir un portrait vidéo des trois artistes, l’exposition a eu lieu dans la galerie The Ark (L’Arche) créée en 1977 par l’artiste irakien Yousif Naser et tout nouvellement installée à Ealing, à l’ouest de Londres, où résident tous les intervenants. Houria Niati y avait également présenté sept vidéos. Trois d’entre-elles portent sur sa recherche sur le thème de son identité au bout de 27 années passées en Grande-Bretagne ("An evening with Houria Niati").
Depuis quelques années, Houria Niati reprend régulièrement des chants arabo-andalous lors de ses expositions. Ce fut le cas durant l’exposition "3 Women" avec la complicité du guitariste flamenco Miguel Moreno.
Elle songeait de longue date à en faire la matière d’un disque. C’est chose faite avec Habiboun, un album réalisé en compagnie de Miguel Moreno, lui aussi établi à Londres. Si vous cliquez sur l'image, vous pouvez en écouter beaucoup d'extraits en mp3, dont celui qui est en fond sonore sur cette page).
Posté Le : 18/08/2007
Posté par : hichem
Source : www.ed-jcbourdais.net