Khemis Miliana/Ain Defla (Football) - Hocine Achiou (entraîneur du SKAF Khemis Miliana): «Il faut laisser Petkovic travailler»

Star de l'USMA des années 2000, Hocine Achiou avait été surnommé «El-Harami» par les égyptiens à la suite d'un but «maradonesque» contre les Pharaons lors de la CAN de 2004. Ensuite, il s'est reconverti au dur métier d'entraîneur et après Mécheria, il est actuellement le coach du SKAF, un club de Ligue 2 (Centre-Ouest) qui occupe une place de milieu de tableau après huit journées et qui pratique un beau football, malgré les immenses difficultés matérielles et financières qu'il évoque, dans cet entretien.

- Après 8 journées, le SKAF est en milieu de tableau. Un premier bilan?

Avant de parler de bilan, il faudrait évoquer les difficultés que j'ai vécues pour démarrer la saison.

- Quelles difficultés?

Elles sont nombreuses. J'ai démarré avec un effectif réduit et on n'a pu faire la première séance qu'à onze jours du début. En plus, on n’a rien, ni matériel pédagogique ni assez de ballons.

- Mais ce club était drivé par Samir Zaoui la saison dernière. Il ne vous a pas mis au courant?

Mais l'effectif de la saison dernière n'est plus le même. Il a été renouvelé à 90%. Pourtant, on a bien démarré et le bilan est satisfaisant en sachant que nous n’avons pratiquement rien.

- Et quel est l’objectif?

C'est le maintien, mais je souhaitais me maintenir à l'aise et ce n'est pas le cas parce que j'ai un effectif à moitié déséquilibré avec un seul milieu offensif, un seul attaquant de pointe, deux hommes de couloir sans doublure. Et en plus, le calendrier nous a proposé de jouer quatre matches, dont trois à l'extérieur, c'est incroyable.

- Et que disent les dirigeants du club, peut-être qu’au mercato hivernal, ils réagiront?

Dans ce genre de club, on ne peut pas avoir une vision à moyen terme. On joue match par match sans savoir de quoi sera fait le lendemain. La situation financière est catastrophique et on n'a aucun moyen de récupération. On n'est pas payé et comme je l'ai déjà déclaré à la télévision, des clubs de cinquième division comme Delly-Ibrahim ont plus de moyens que nous. Cela ne peut pas durer.

- A vous entendre, vous êtes au bord de la démission?

Je retiens difficilement le groupe pour qu'il ne fasse pas grève et je ne peux pas tenir davantage.

- Et quelle serait la solution?

S'il n'y a pas de solution, ce sera la fin. Moi, je dis que la Ligue 2 est le réservoir du football et cela ne ruinerait pas le pays si on donnait à chaque club 5 milliards de centimes pour bien démarrer la saison alors qu'un joueur de Ligue 1 touche un salaire plus élevé que le budget d'une équipe de division inférieure. Normalement, c'est le foot amateur qui est subventionné et c'est lui qui doit recevoir l'argent et en temps voulu c'est-à-dire en début de saison.

- Savez-vous que vous avez un point commun avec Petkovic?

Ah oui, lequel?

- Vous avez évolué en Suisse et il a dirigé la sélection helvétique.

Oui, mais moi je jouais en première division et lui, à l'époque, il drivait un club de deuxième division.

- Que pensez-vous de son parcours à la tête de l’EN?

Après un début difficile, je remarque qu'il a entamé une bonne dynamique de victoires. Il est en train de ramener les bons joueurs à leurs postes. Il a dirigé la Suisse pendant trois ans et ce n'est pas n'importe qui et il faut juste le laisser travailler.

- Quel est votre avis sur le groupe de l’USMA en Coupe de la CAF?

En Coupe de la CAF, l'USMA est l’un des favoris de l'épreuve. Elle a déjà remporté le trophée, et la saison dernière, elle aurait pu passer aisément en finale si ce n'était l'affaire extra sportive avec Berkane. Mais je dirais que l'USMA doit jouer la Champion's League et d'ailleurs les statistiques démontrent que c'est le club algérien qui a le plus disputé de rencontres de Ligue de champions.

- On vous surnomme toujours «El-Harami»?

Non, c'est du passé.






Photo: Hocine Achiou (entraîneur du SKAF Khemis Miliana/Ain Defla)

Propos recueillis par Hassan Boukacem