Les résultats sont positifs, si l’on croit Sabrina Ziani, responsable de cette expédition à laquelle ont pris part 33 médecins français et algériens ainsi que de nombreux pharmaciens, infirmiers et logisticiens. C’est la 2e caravane médicale organisée par cette association dans la même région.
Une initiative qui a permis à Solimed de cerner un peu plus les principaux problèmes médicaux auxquels est confrontée la population et de construire un pont d’échange et d’entraide entre la rive du Nord et du Sud. « Nous sommes revenus une seconde fois pour revoir nos patients. Il y a des liens qui se sont noués entre les médecins français et algériens. On y reviendra peut-être une troisième fois, mais ce n’est pas sûr encore », estime Sabrina Ziani. Les consultations médicales ont eu lieu dans trois centres de santé (Charouine, Ouled Aïssa et Ttalouine), en plus de l’hôpital central de la ville. Près de 3000 consultations ont été menées sur place en 5 jours. Un effort considérable pour une petite association comme Solimed. Néanmoins, elles ont permis de connaître les pathologies endémiques dont souffre la population locale. On peut citer entre autres les problèmes du diabète, de l’hypertension, de retard staturo-pondéral chez l’enfant ainsi que des difficultés ophtalmologiques, comme la cataracte. Si le ministre de la Santé algérien a pris goût aux discours triomphalistes sur l’état de santé des populations du Sud, l’association Solimed a trouvé sur le terrain une tout autre réalité. Manque de matériel médical adéquat dans les centres de santé, carence en spécialistes et absence de ressources humaines en mesure de prendre en charge une population pauvre et éparpillée dans des ksour distants de plusieurs kilomètres de la ville de Timimoun. D’après Sabrina Ziani, il existe des femmes qui n’ont jamais vu un gynécologue. « C’était donc une occasion pour elles de venir de loin pour faire une échographie. Pour certaines d’entre elles, c’était la première fois. » A Timimoun, beaucoup de personnes handicapées et souffrant de malnutrition ont été dénombrées par l’association sans pour autant qu’ils soient pris sérieusement en charge par les structures de l’Etat. « Nos kinés et nos rééducateurs ont fait un travail formidable sur place. Mais il est difficile de satisfaire toutes les demandes. » Mais il n’y a pas que cela. Solimed a équipé une maternité et pourvu les centres de santé de matériels et médicaments. « Mais c’est une petite goutte dans un océan. On ne peut pas se substituer à l’Etat et on n’a pas la prétention de changer les choses », soutient la responsable de la caravane. En attendant que les pouvoirs publics prennent plus au sérieux la santé des populations du Sud, Solimed veut continuer à apporter son aide modeste mais combien nécessaire à des personnes dépourvues de tout et de surcroît isolées. « Dans le futur, prévoit Sabrina Ziani, des petits groupes de médecins se déplaceront dans le désert pour soigner les malades sur leurs lieux de vie. » Vaste programme pour une association médicale qui veut continuer à organiser des caravanes médicales et encourager le transfert des connaissances et de l’information médicale entre les praticiens du Nord et ceux du Sud.
Posté Le : 29/01/2007
Posté par : hichem
Ecrit par : Samuel Farah
Source : www.elwatan.com