Mohamed Harbi a bien connu Kateb Yacine en France, dans les années 1950 avec Ahmed Inal, « au moment où on commençait à débattre de l’identité du pays.
Kateb avait fait son chemin avec les communistes. Kateb comme Dib étaient des libertaires ». « C’est difficile de parler d’hommes comme Kateb Yacine dans l’Algérie d’aujourd’hui, parce que ce sont des gens qui sont nés dans un monde où l’universalisme était une valeur rayonnante. C’était quelqu’un d’extrêmement ouvert sur le monde européen tout en étant engagé », nous dit Mohamed Harbi. Et d’ajouter que Kateb Yacine faisait partie des « nationaux anticolonialistes. Et tous ceux qui pouvaient les aider à affirmer leur qualité de nationaux algériens étaient leurs amis. La xénophobie, ils ne savaient pas ce que c’était. Par ailleurs, Kateb avait une vertu, il aimait le peuple. Il l’aimait comme l’aimaient les populistes russes, avec quelquefois beaucoup d’idéalisation, mais l’idéalisation à ce moment-là poussait à l’action ». Kateb Yacine a une place particulière dans le gotha intellectuel algérien, selon Mohamed Harbi. « Quand on sait son itinéraire, son niveau culturel, on se demande comment il a réussi à s’élever. C’est l’autodidacte qui s’est formé lui-même. C’est assez exceptionnel. »
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Posté Le : 29/01/2007
Posté par : hichem
Ecrit par : N. B.
Source : www.elwatan.com