Les redresseurs ne jurent que par son départ quels que soient les résultats

A la veille de la campagne électorale des législatives du 10 mai, le secrétaire général du Front de libération national (FLN), Abdelaziz Belkhadem, contesté par une partie des militants du parti, s'était réuni, samedi, à la mouhafada de Tipasa, avec les candidats têtes de liste, les mouhafedh et des sympathisants.
M. Belkhadem a appelé, à cette occasion, les militants et surtout les frondeurs du Comité central à se regrouper autour de l'intérêt suprême du parti. Considérant que la vague de protestation qui a secoué le parti, ces derniers jours, comme normale, à l'instar de tous les remous qui se produisent au sein de tous les partis à l'annonce des listes de candidatures, M. Belkhadem n'a pas hésité à lancer le défi de permettre au FLN de gagner la bataille des législatives.
«Il suffit de laisser au peuple la possibilité de faire son choix pendant le scrutin et moi j'assume la responsabilité des résultats», a-t-il lancé. Sûr de lui, le secrétaire général a réitéré le retrait de son propre chef de son poste en cas d'échec, dans le cas contraire, il se verra certainement renforcé dans son poste. A cet effet, il y a lieu de signaler que les frondeurs du parti qui se sont réunis, ce samedi, à El Harrach, ont décidé d'accompagner le parti le long de la campagne et du scrutin pour les législatives du 10 mai et, ainsi, reporter tous les règlement de compte pour plus tard, c'est-à-dire convoquer une session du comité central juste après les élections.
La pression maintenue le long d'un ultimatum
Mais en attendant les Si Affif, Haïchour et les autres, comptés dans le camp des redresseurs, ont décidé de «'calmer le jeu» et de se consacrer pour l'intérêt suprême du parti pendant ces élections. Ils remettent le règlement de comptes avec la direction à l'après-législatives quel que soit le nombre de siège que remportera le parti. La grogne sera maintenue, a souligné le porte-parole du mouvement de redressement (MRA) du parti, Mohamed Seghir Kara.
Il n'a pas été pas quatre chemins pour nous préciser que «les listes du FLN pour les législatives, sont celles arrêtées par Belkhadem après consultation d'un groupe restreint de militants». Ajoutant sur un ton remonté : «Qu'il gagne ou pas il doit partir !» Tout en précisant que son mouvement active toujours avec les membres frondeurs au sein du Comité central afin de regrouper les 2/3 du quorum pour convoquer une session du Comité central juste après les élections.
«Belkhadem est libre de dire qu'il restera en cas de victoire, mais il ne peut pas décider seul», ajoutera formellement le porte-parole des redresseurs. Et tout en expliquant que les listes indépendantes des militants du FLN sont plus crédibles que celles de Belkhadem, puisqu'elles ont été arrêtées avec l'aval de pas moins de 4000, 5000, voire 10 000 militants, il fait savoir que son mouvement ira défendre ses listes, une trentaine, à travers une campagne locale. «Il fait sa campagne, on fait la nôtre et rendez-vous après le 10 mai», dira confiant Mohamed Seghir Kara.
La campagne électorale du FLN, Belkhadem l'a entamée par le sud du pays où cinq meetings sont au programme, hier et aujourd'hui à Illizi, Tamanrasset, Adrar. Dans cette dernière ville, il a rencontré les notables de la région. Ce matin, M. Belkhadem ira visiter la zaouïa à Adrar à l'occasion de la Journée du savoir, qui coïncide avec le 16 avril, avant de gagner Béchar et Tindouf pour animer deux autres meetings populaires, puis rentrer en fin de soirée sur Alger.