Les apports en production de certaines raffineries, combinés à une baisse de la consommation des carburants sur les deux années 2020-2021, ont contribué à cette diminution, voire à l'arrêt des importations des carburants l'an dernier.Dans un bilan rendu public, lundi, le groupe public des hydrocarbures, Sonatrach, a levé le voile sur une chute importante constatée sur la courbe des importations des produits pétroliers.
En 2021, les importations des dérivés pétroliers ont baissé, en volume, de -70%, comparées aux quantités importées en 2020. Le bilan provisoire de Sonatrach fait état d'un volume de 255 000 tonnes équivalent pétrole (TEP) de produits pétroliers importés en 2021, contre 859 000 TEP en 2020.
La compagnie publique des hydrocarbures a souligné à la même occasion "qu'aucune quantité de carburant (essence ou diesel) n'a été importée l'année écoulée". Cette chute importante des importations de produits pétroliers intervient dans un contexte de faible croissance, voire de stagnation de l'activité raffinage, dont la production est estimée à 29,9 millions de TEP l'an dernier, contre 29,8 millions de TEP en 2020.
Après un exercice 2020 plombé par la pandémie de Covid-19, Sonatrach affiche à nouveau une bonne santé, notamment dans les activités amont, à savoir la production du pétrole brut et du gaz, mais aussi dans les activités commercialisation, faisant progresser nettement son chiffre d'affaires à l'export.
Cette hausse à la fois de la production et des volumes à l'exportation résulte d'une demande plus forte aux combustibles fossiles, le pétrole et le gaz, à l'actualisation du quota fixé par l'Opep+ à l'Algérie et à la levée restrictions dues à la Covid-19 ayant touché certaines activités du groupe Sonatrach en 2020.
Cependant, l'arrêt des importations de carburants en 2021 serait dû à la conjugaison de deux facteurs, à savoir la baisse de la demande ainsi qu'à l'apport de certaines raffineries, dont les deux unités de Sidi Rcine (Alger) et d'Adrar.
Selon un responsable au groupe Sonatrach, la raffinerie de Sidi Rzine ? inaugurée en 2019 et ayant fait l'objet de travaux de réhabilitation et d'extension ? a permis d'augmenter les capacités de production de carburant de 3,6 millions de tonnes en 2016-2017 à plus de 5,4 millions de tonnes par an. Une certaine capacité d'exportation était prévue également pour 2021.
Quant à la raffinerie d'Adrar, dont le contrat avec Technip avait été résilié en 2015 au profit du groupe chinois CPECC qui a repris la suite du projet en 2016, il a été prévu que cette unité permette de résorber le déficit en essence, estimé alors à 1,4 million de tonnes, à partir du 2e semestre 2019.
Augusta renaît de ses... polémiques '
Les apports de ces deux raffineries en production, combinés à une baisse de la consommation des carburants sur les deux années 2020-2021, ont contribué à cette diminution, voire cet arrêt des importations des carburants l'an dernier, à en croire notre source.
Le bilan de Sonatrach est resté étrangement muet sur l'évolution de la consommation nationale en carburants, même si, globalement, le groupe fait état d'une hausse de 9% de la consommation interne en produits énergétiques (gaz, électricité et carburant).
A terme, l'investissement dans la raffinerie italienne Augusta ? certes sujet à une polémique de couleur grisâtre quant à la valeur des capitaux investis et à l'état des installations héritées d'ExxonMobil ? devrait offrir de nouvelles opportunités de commercialisation et de trading au groupe Sonatrach, de l'avis même de son vice-président responsable de la stratégie, de la planification et de l'économie. Ce dernier estime que la raffinerie d'Augusta a réussi à réaliser des résultats "positifs" et "conformes aux objectifs" à l'issue du précédent exercice.
Les résultats de 2021 ont permis à Augusta de "payer une partie de ses dettes" et offre désormais à Sonatrach des "opportunités de commercialisation et de trading très intéressantes en Europe".
Selon un autre responsable à Sonatrach, la filiale du groupe implantée en Italie, qui est déjà le fournisseur exclusif de l'asphalte à Naftal, examine d'ores et déjà les perspectives d'alimentation du marché algérien en produits issus de la raffinerie d'Augusta.
Celle-ci vient de renforcer ses installations avec l'inauguration, il y a quelques jours, d'un nouvel entrepôt, censé améliorer la gestion et d'efficacité du processus d'approvisionnement en produits pétroliers.
Sonatrach Raffineria Italiana a vu ses indices environnementaux et de gestion des risques et des ressources énergétiques s'améliorer nettement en 2021. Comme quoi l'investissement de Sonatrach en Italie n'est pas si mauvais que ça, tout compte fait.
Ali TITOUCHE
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Posté Le : 02/02/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ali TITOUCHE
Source : www.liberte-algerie.com