(Né en 1934). Auteur, compositeur, interprète et artiste peintre. Né le 19 aout 1934 à Blida, Rabah Driassa perd sa mère à l’âge de 12 ans, puis son père trois années plus tard. Il a du affronter les difficultés de la vie car il avait la lourde responsabilité de subvenir aux besoins de ses cinq frères. Il fut d’abord, pendant sept ans graveur sur verre et parallèlement, il s’adonnait à sa vraie passion, la peinture. Il réalisa même quelques miniatures. La chance aidant, il réussit à exposer ses œuvres en 1952 tant en Algérie qu’en France et c’est ainsi qu’il avait obtenu durant trois années consécutives le prix Jules Sevret, réservé aux miniaturistes et organisé à Alger. Sa rencontre avec Mohamed Racim, le prestigieux miniaturiste algérien et le peintre Bauviol, le stimula dans la poursuite de ses travaux. Rabah Driassa ne s’occupait pas seulement de peinture ou de verrerie, il avait aussi écrit des poèmes parmi lesquels Kelmni Ounkelmek. Jusque là, le jeune brun d’une taille de 1,70 m, ne chantait pas mais donnait ses textes à d’autres interprètes du bédouin. Ce n’est qu’après qu’il se fera un nom en interprétant de nombreux chants bédouins dans lesquels il s’est spécialisé. Il s’intéressera à la chanson à partir de 1953 en participant à l’émission publique de Hachelaf « Min Kol Fen Chwai » et à tous les galas qu’organisait la radiodiffusion d’Alger à la salle Pierre Bordes, actuellement Salle Ibn Khaldoun. Le succès sera immédiat pour ce jeune homme qui faisait déjà ses propres chansons sur des paroles de son producteur Hachelaf. Il créera un genre nouveau en amalgamant des genres aussi différent que l’Alaloui et le Saharien. Depuis cette époque son succès ne cesse de grandir auprès d’un public surpris par la nouveauté des rythmes et surtout des textes qui touchent aux problèmes sociaux vécus par le peuple, et traitant de thèmes patriotiques. Pour la première fois également dans les chansons d’amour, la femme est représentée par des symboles inhabituels à la poésie populaire. Il participera à différentes tournées en France, en Angleterre, en Belgique et en Suisse. Dès l’indépendance de l’Algérie il est reconnu comme ambassadeur de la chanson algérienne et participera à toutes les semaines culturelles de l’Algérie dans les pays amis. Il sera envoyé en Iraq, en Syrie, au Koweït. La Tunisie, le Maroc et la Lybie connaissaient déjà cet artiste de premier plan ; sa renommée y était très grande. Connu et apprécié, Rabah Driassa l’une des plus grandes figures de la chanson algérienne des années 60 et 70 s’est progressivement éclipsé de la scène depuis 1980. Venu fort jeune au chant, il a dès ses débuts, imprimé au genre Saharien un cachet quelque peu moderne. Ila marqué l’époque d’une transition romantique en introduisant des éléments nouveaux : Orchestration rythmique et un Tempo qui allie l’ancien au moderne.
Posté Le : 11/10/2011
Posté par : musiquealgerie
Ecrit par : Achour Cheurfi
Source : Dictionnaire des musiciens et interprètes algériens.